Le budget fédéral de 2022, Un plan pour faire croître notre économie et rendre la vie plus abordable, laisse la communauté de la recherche en santé sur sa faim dans l’attente du budget de 2023 qui, nous l’espérons, investira davantage dans la recherche en santé. Bien sûr, le budget de 2022 comprend des investissements importants dont profiteront certains membres de Recherche Canada, comme les investissements par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada pour la recherche sur les répercussions à long terme de la COVID-19 et la recherche sur la démence; les fonds attribués à l’Agence de la santé publique du Canada pour le Centre d’innovation canadien sur la santé du cerveau et le vieillissement; ainsi que l’investissement dans le Programme de chaires d’excellence en recherche du Canada.
Les mesures visant à assurer et à promouvoir l’inclusion, la diversité, l’équité et l’accessibilité dans la recherche en santé et l’innovation en santé en soutenant l’octroi de bourses d’études et de perfectionnement à des chercheurs étudiants noirs sont un investissement extrêmement important que notre communauté ne peut qu’applaudir.
De plus, notre communauté de la santé et des biosciences accueille favorablement les investissements dans l’innovation en santé – notamment la création d’une agence canadienne d’innovation et d’investissement et une promesse d’examiner le programme de recherche scientifique et de développement expérimental (RSDE) pour le moderniser et le simplifier et s’assurer qu’il encourage réellement la recherche et développement (R-D) qui profite au Canada.
Nous savons que le gouvernement souhaite réaligner ou consolider les enveloppes de financement fédérales et qu’il veut probablement bien faire les choses avant d’accorder plus d’argent à la recherche, mais il y a des risques importants associés au fait de retarder les investissements et l’élaboration de politiques. Nous pouvons perdre des occasions de R-D et des personnes hautement qualifiées avec cette approche de financement irrégulier de notre entreprise.
« Peut-être devrions-nous faire part des risques d’un financement incohérent et de politiques inadéquates pour soutenir la recherche et l’innovation canadiennes en matière de santé », a déclaré Michelle McLean de Hill+Knowlton lors d’un récent webinaire présenté aux membres de Recherche Canada après le budget. Comme membres des communautés de la recherche en santé et de l’innovation en santé, nous avons axé notre plaidoyer sur les avantages de la recherche et de l’innovation en santé, mais avons-nous suffisamment insisté sur les risques énormes de ne pas soutenir les chercheurs et la recherche fondamentale menée à l’initiative des chercheurs par un investissement soutenu supérieur aux niveaux actuels?
L’exemple d’un secteur de la biofabrication à bout de souffle dans la foulée de la récente pandémie sensibilisera peut-être le gouvernement à ce qu’il ne faut pas faire avec la recherche. Il semble qu’il soit temps que nous commencions à avoir des discussions sérieuses avec les décideurs sur les risques associés aux politiques et aux investissements irréguliers qui, je le sais, nous donnent un tournis collectif et sapent notre confiance dans la capacité du gouvernement fédéral de bien faire les choses.
Jetez un coup d’œil à l’Analyse du budget de 2022 de Recherche Canada ci-dessous et mettons-nous, comme communauté, en mode réflexion sur les « risques pour la recherche en santé » et préparons nos arguments dans la perspective du budget de 2023. J’ai encore confiance que ce prochain budget démontrera non seulement en paroles, mais aussi par des investissements et des mesures politiques, que la recherche fondamentale est le véritable diamant brut de notre nation.